La théorique de l'énonciation Catherine Kerbrat-Orecchioni.

 

 

I. Introduction

  1. Présentation de l'ouvrage et de l'auteur
    • Contexte de publication.
    • Profil de Catherine Kerbrat-Orecchioni.
    • Objectif général du livre.
  2. Importance du sujet traité
    • Pourquoi l'énonciation et la subjectivité dans le langage sont-elles cruciales ?
    • Place du premier chapitre dans l'ensemble de l'ouvrage.

II. Axe : Définition et Cadre Théorique de l'Énonciation

  1. Définition de l'énonciation
    • Qu'est-ce que l'énonciation selon Kerbrat-Orecchioni ?
    • Distinction entre énoncé et énonciation.
  2. Cadre théorique
    • Théories linguistiques sous-jacentes.
    • Références à d'autres travaux ou auteurs influents dans le domaine.

III. Axe : La Subjectivité dans le Langage

  1. Concept de subjectivité

o   Comment la subjectivité est-elle définie et abordée dans le chapitre ?

o   Rôle du locuteur et de l'interlocuteur dans la communication subjective.

  1. Éléments linguistiques de la subjectivité

o   Pronoms personnels (je, tu, etc.).

o   Temps verbaux (présent, passé, futur).

o   Modalités et modalisateurs (certain, peut-être, etc.).

IV. Axe : Analyse des Exemples et Illustrations

  1. Exemples utilisés par l'auteur
    • Quels types d'exemples sont présentés pour illustrer les concepts ?
    • Analyse de quelques exemples clés.
  2. Pertinence des illustrations
    • Comment ces exemples contribuent-ils à la compréhension des concepts théoriques ?
    • Discussion sur l'efficacité pédagogique des illustrations.

V. Axe  : Critique et Commentaire Personnel

  1. Points forts du chapitre
    • Clarté et rigueur de l'exposition.
    • Innovations théoriques ou méthodologiques.
  2. Aspects discutables ou à approfondir
    • Éventuelles limites ou critiques des arguments présentés.
    • Suggestions pour des recherches ou lectures complémentaires.
  3. Réflexions personnelles
    • Impact de la lecture sur votre compréhension de l'énonciation.
    • Applications potentielles des concepts dans d'autres contextes.

VI. Conclusion

VII. Bibliographie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Introduction générale

 

L'énonciation, en tant que processus fondamental de la communication humaine, constitue un domaine d'étude essentiel en linguistique. Elle permet de comprendre comment les individus utilisent le langage pour exprimer leurs pensées, émotions et identités. Dans ce contexte, l'œuvre de Catherine Kerbrat-Orecchioni, "L'énonciation : De la subjectivité dans le langage", se distingue par sa profondeur et sa rigueur analytique, offrant une perspective détaillée sur la manière dont la subjectivité se manifeste à travers les actes de parole.

Le premier chapitre de cet ouvrage pose les bases théoriques de l'étude de l'énonciation, en définissant les concepts clés et en explorant les mécanismes linguistiques par lesquels les locuteurs expriment leur point de vue personnel. Il aborde des éléments essentiels tels que l'utilisation des pronoms personnels, les choix temporels des verbes, et les modalisateurs, qui permettent au locuteur de situer son discours dans une perspective subjective.

Problématique générale : Comment l'énonciation permet-elle aux locuteurs d'exprimer leur subjectivité à travers le langage, et quels sont les mécanismes linguistiques spécifiques qui facilitent cette expression ?

Cette problématique soulève plusieurs questions sous-jacentes. Quels sont les rôles des pronoms personnels dans la construction de l'identité du locuteur ? Comment les temps verbaux et les modalisateurs reflètent-ils la perspective subjective du locuteur ? Et comment ces éléments interagissent-ils pour créer une communication où la subjectivité du locuteur est clairement perceptible ?

L'importance de cette étude réside dans la compréhension approfondie des subtilités de la communication humaine. En analysant les structures linguistiques qui sous-tendent l'énonciation, nous pouvons mieux saisir comment les individus projettent leurs identités et leurs perspectives dans leurs discours quotidiens et formels. Cette exploration a des implications non seulement pour la linguistique théorique, mais aussi pour des domaines pratiques tels que la communication interculturelle, l'analyse des médias, et l'éducation linguistique.

Ainsi, cette mémoire se propose d'examiner en détail les concepts introduits par Catherine Kerbrat-Orecchioni, en mettant particulièrement l'accent sur les exemples concrets fournis dans le premier chapitre de son ouvrage. À travers cette analyse, nous viserons à répondre à la problématique centrale et à approfondir notre compréhension des mécanismes linguistiques qui rendent possible l'expression de la subjectivité dans le langage.

 

 

 

 

 

  1. Présentation de l'ouvrage et de l'auteur

 

    • Contexte de publication.

Publié pour la première fois en 1980, "L'énonciation : De la subjectivité dans le langage" est une œuvre majeure de Catherine Kerbrat-Orecchioni, une linguiste française renommée. Cet ouvrage s'inscrit dans le domaine de la linguistique pragmatique, un champ d'étude qui s'intéresse à la manière dont le contexte de communication influence l'interprétation du langage.

À une époque où la linguistique se diversifie et explore de nouvelles dimensions du langage, Kerbrat-Orecchioni apporte une contribution significative en mettant en lumière l'importance de la subjectivité dans l'acte d'énonciation. Elle s'appuie sur les théories de pionniers tels qu'Émile Benveniste, qui a introduit des concepts fondamentaux sur la subjectivité dans le langage, et les développe davantage en proposant des analyses détaillées et des exemples concrets.

L'ouvrage se distingue par sa rigueur méthodologique et sa clarté d'exposition, offrant aux chercheurs et aux étudiants une compréhension approfondie des mécanismes par lesquels les locuteurs expriment leur subjectivité à travers le langage. Kerbrat-Orecchioni examine divers éléments linguistiques, tels que les pronoms personnels, les temps verbaux, et les modalisateurs, pour démontrer comment ces outils permettent aux individus de projeter leur perspective personnelle dans leurs énoncés.

Catherine Kerbrat-Orecchioni est une figure influente dans le domaine de la linguistique. Professeure émérite à l'Université Lumière Lyon 2, elle a consacré sa carrière à l'étude de l'analyse du discours et de la pragmatique. Son travail a largement influencé la manière dont les linguistes comprennent la relation entre le langage et la subjectivité, et "L'énonciation : De la subjectivité dans le langage" reste une référence incontournable pour quiconque s'intéresse à ces questions.

En situant son ouvrage dans un contexte de renouvellement et d'approfondissement des études linguistiques, Kerbrat-Orecchioni offre une perspective unique qui continue de résonner dans les recherches contemporaines sur le langage et la communication.

 

    • Profil de Catherine Kerbrat-Orecchioni.

Catherine Kerbrat-Orecchioni est une linguiste française de renom, spécialisée en analyse du discours et en pragmatique. Née en 1941, elle a suivi une formation académique rigoureuse en linguistique, obtenant son doctorat à l'Université Lumière Lyon 2. Professeure émérite à la même université, elle a consacré sa carrière à l'étude des interactions verbales et de l'énonciation.

Ses travaux sont marqués par une approche interdisciplinaire, intégrant des éléments de sociolinguistique, de pragmatique et de sémiotique pour explorer comment les individus utilisent le langage pour exprimer leur subjectivité et leur identité. Elle s'est notamment distinguée par ses recherches sur les mécanismes linguistiques de la communication, notamment l'utilisation des pronoms, des temps verbaux, et des modalisateurs. Catherine Kerbrat-Orecchioni est l'auteure de plusieurs ouvrages influents, dont "L'énonciation : De la subjectivité dans le langage", qui reste une référence incontournable pour les chercheurs en linguistique. Ses contributions théoriques et empiriques ont profondément influencé la manière dont les linguistes comprennent la relation entre langage et subjectivité. En plus de ses publications académiques, elle a également encadré de nombreux doctorants, contribuant ainsi à la formation de nouvelles générations de linguistes.

    • Objectif général du livre.

"L'énonciation : De la subjectivité dans le langage" de Catherine Kerbrat-Orecchioni vise à explorer comment la subjectivité des locuteurs se manifeste dans le langage à travers le processus d'énonciation. L'ouvrage a pour objectif principal de fournir une compréhension approfondie des mécanismes linguistiques qui permettent aux individus d'exprimer leurs points de vue personnels, leurs émotions et leurs identités dans leurs discours. En analysant des éléments tels que les pronoms personnels, les temps verbaux et les modalisateurs, Kerbrat-Orecchioni démontre comment ces choix linguistiques reflètent la perspective subjective du locuteur. Le livre cherche à établir un cadre théorique solide pour l'étude de l'énonciation, tout en offrant des illustrations concrètes et des analyses détaillées pour soutenir ses propositions.

 

  1. Importance du sujet traité
    • Pourquoi l'énonciation et la subjectivité dans le langage sont-elles cruciales ?

L'étude de l'énonciation et de la subjectivité dans le langage est cruciale pour plusieurs raisons fondamentales.

1. Compréhension de la Communication Humaine : L'énonciation est au cœur de la communication verbale, car elle implique l'acte de parler dans un contexte spécifique, où le locuteur et l'interlocuteur jouent des rôles déterminants. En examinant comment la subjectivité s'exprime à travers l'énonciation, nous comprenons mieux comment les individus partagent leurs pensées, émotions et intentions, rendant ainsi la communication plus efficace et nuancée.

2. Révélation de l'Identité et des Relations Sociales : Les choix linguistiques, tels que l'utilisation des pronoms personnels et des temps verbaux, sont des marqueurs de l'identité du locuteur et de ses relations sociales. L'analyse de l'énonciation permet de révéler comment les individus se positionnent par rapport à eux-mêmes et aux autres, offrant des insights précieux sur les dynamiques interpersonnelles et sociales.

3. Applications Pratiques : La compréhension de l'énonciation et de la subjectivité est essentielle dans divers domaines pratiques, tels que la communication interculturelle, l'analyse des discours politiques, la publicité, et même l'enseignement des langues. En connaissant les mécanismes de l'énonciation, les praticiens peuvent améliorer la clarté et l'efficacité de leurs communications.

4. Enrichissement Théorique : Sur le plan académique, l'étude de l'énonciation enrichit les théories linguistiques et pragmatiques. Elle permet de développer des modèles plus sophistiqués de l'usage du langage, intégrant les dimensions contextuelles et subjectives. Cela contribue à une compréhension plus holistique de la linguistique.

5. Développement de Compétences Critiques : Pour les chercheurs et les étudiants, l'analyse de l'énonciation et de la subjectivité développe des compétences critiques en matière d'analyse du discours. Cela permet de décrypter les sous-entendus, les implicites et les intentions cachées dans les communications verbales.

En somme, l'énonciation et la subjectivité dans le langage sont des aspects fondamentaux de la linguistique qui touchent à la fois à la théorie et à la pratique, enrichissant notre compréhension du langage en tant qu'outil de communication et d'expression personnelle.

    • Place du premier chapitre dans l'ensemble de l'ouvrage.

Le premier chapitre de "L'énonciation : De la subjectivité dans le langage" de Catherine Kerbrat-Orecchioni occupe une position centrale et fondatrice dans l'ensemble de l'ouvrage.

1. Introduction des Concepts Clés : Ce chapitre pose les bases théoriques essentielles pour la compréhension de l'énonciation et de la subjectivité. Il définit des termes fondamentaux et présente les principaux concepts qui seront développés tout au long du livre, tels que l'énonciation, la déixis, et les modalisateurs.

2. Cadre Théorique : Le premier chapitre établit le cadre théorique dans lequel s'inscrivent les analyses ultérieures. Il s'appuie sur les travaux de théoriciens précédents, comme Émile Benveniste, et introduit les perspectives de Kerbrat-Orecchioni sur la subjectivité linguistique. Cela permet de situer les discussions dans un contexte académique plus large et de préparer le lecteur aux approfondissements futurs.

3. Méthodologie : En plus de définir les concepts, le premier chapitre expose la méthodologie que l'auteur utilisera pour analyser l'énonciation. Il précise les outils et les approches linguistiques qui seront employés, offrant ainsi une feuille de route claire pour la suite de l'ouvrage.

4. Exemples Illustratifs : Ce chapitre inclut des exemples concrets qui illustrent les concepts théoriques, facilitant la compréhension du lecteur. Ces exemples servent de modèles pour les analyses plus détaillées qui suivront dans les chapitres ultérieurs, montrant comment appliquer les théories à des données linguistiques réelles.

5. Préparation des Analyses Ulterieures : Le premier chapitre prépare le terrain pour les études de cas et les analyses plus complexes présentées dans le reste du livre. En établissant une base solide, il permet au lecteur de suivre les discussions avancées et les applications pratiques des concepts théoriques.

6. Orientation du Lecteur : Enfin, ce chapitre oriente le lecteur en lui donnant une vue d'ensemble de la structure de l'ouvrage et des objectifs poursuivis. Il crée un cadre de référence qui guide le lecteur à travers les différents thèmes et analyses abordés dans les chapitres suivants.

II. Axe 1 : Définition et Cadre Théorique de l'Énonciation

  1. Définition de l'énonciation
    • Qu'est-ce que l'énonciation selon Kerbrat-Orecchioni ?

Dans le premier chapitre de "L'énonciation : De la subjectivité dans le langage", Catherine Kerbrat-Orecchioni définit : « l'énonciation comme le processus par lequel un locuteur produit un énoncé dans un contexte donné, exprimant ainsi sa subjectivité [1]».

1. Acte de Production de l'Énoncé : L'énonciation est l'acte par lequel un individu (le locuteur) transforme ses pensées et intentions en un discours concret destiné à un interlocuteur. Cet acte inclut la sélection et l'organisation de mots, de structures grammaticales et d'autres ressources linguistiques pour transmettre un message précis.

2. Subjectivité du Locuteur : Un aspect central de la définition de l'énonciation chez Kerbrat-Orecchioni est « l'expression de la subjectivité du locuteur. La subjectivité se manifeste à travers les choix linguistiques que fait le locuteur, reflétant ses émotions, ses opinions, son identité et ses intentions. Cela inclut l'utilisation de pronoms personnels (comme "je" et "tu"), de modalisateurs (comme "peut-être" ou "certainement"), et de temps verbaux.[2] »

3. Dimension Pragmatique : L'énonciation ne se réduit pas à la simple production d'un énoncé grammaticalement correct, mais implique également une dimension pragmatique. Cette dimension concerne l'adéquation de l'énoncé au contexte de communication, tenant compte des rôles des participants (locuteur et interlocuteur), des intentions communicatives et des conditions d'interprétation.

4. Interaction entre Locuteur et Interlocuteur : L'énonciation est un acte interactif. Le locuteur doit anticiper la réaction de l'interlocuteur et adapter son discours en conséquence. Cette interaction dynamique contribue à la construction du sens et à la compréhension mutuelle.

5. Inscription dans un Contexte : Chaque acte d'énonciation est ancré dans un contexte spécifique qui influence la signification de l'énoncé. Ce contexte inclut des éléments temporels, spatiaux, sociaux et situationnels qui doivent être pris en compte pour interpréter correctement le discours.

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    • Distinction entre énoncé et énonciation.

 Dans le premier chapitre de "L'énonciation : De la subjectivité dans le langage", Catherine Kerbrat-Orecchioni clarifie la distinction entre les notions d'énoncé et d'énonciation, deux concepts fondamentaux pour comprendre la communication linguistique.

1. Définition de l'Énoncé :

  • Énoncé : « Un énoncé est le produit fini de l'acte de parler ou d'écrire. C'est une séquence de mots formant une unité de sens complète, indépendante de la situation de communication dans laquelle elle a été produite. L'énoncé peut être enregistré, transcrit ou réutilisé sans qu'il soit nécessaire de connaître les circonstances exactes de sa production.[3] »
  • Caractéristiques : L'énoncé est souvent analysé de manière structurelle, en se concentrant sur sa syntaxe, sa sémantique et ses aspects formels. Par exemple, "Je vais au marché" est un énoncé qui peut être étudié pour sa grammaire et son sens littéral.

2. Définition de l'Énonciation :

  • Énonciation : L'énonciation, en revanche, est l'acte de produire un énoncé dans un contexte spécifique, par un locuteur à un moment donné et dans une situation particulière. Elle inclut non seulement la production de l'énoncé, mais aussi toutes les conditions contextuelles et subjectives qui l'entourent.
  • Caractéristiques : L'énonciation est centrée sur le processus et les circonstances de la production de l'énoncé. Elle intègre les intentions du locuteur, l'interaction avec l'interlocuteur, et les éléments contextuels comme le lieu, le moment et la situation de communication.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  1. Cadre théorique
    • Théories linguistiques sous-jacentes.

Catherine Kerbrat-Orecchioni s'appuie sur plusieurs théories linguistiques pour développer son analyse de l'énonciation et de la subjectivité dans le langage. Dans le premier chapitre de son ouvrage, elle explore et intègre des concepts provenant de diverses écoles de pensée linguistique, créant ainsi un cadre théorique robuste et multidimensionnel.

1. Théorie de l'Énonciation d'Émile Benveniste :

  • Concept clé : Subjectivité dans le langage
  • Description : Benveniste est l'un des pionniers de l'étude de l'énonciation. Il met en avant l'idée que la langue n'existe qu'à travers les actes d'énonciation effectués par des sujets parlants. Pour Benveniste, l'usage des pronoms personnels ("je", "tu") et des indices de la subjectivité (comme les temps verbaux) révèle la présence du sujet dans le langage.
  • Impact sur Kerbrat-Orecchioni : Kerbrat-Orecchioni utilise ces concepts pour analyser comment les locuteurs expriment leur identité et leur point de vue personnel à travers l'énonciation.

2. Théorie Pragmatique :

  • Concept clé : Contextualisation du discours
  • Description : La pragmatique s'intéresse à l'utilisation du langage en contexte. Elle examine comment les locuteurs adaptent leur discours en fonction des situations de communication, des intentions communicatives, et des attentes des interlocuteurs.
  • Impact sur Kerbrat-Orecchioni : L'approche pragmatique permet à Kerbrat-Orecchioni d'explorer comment la signification des énoncés est influencée par le contexte d'énonciation et les interactions entre locuteurs et interlocuteurs.

3. Théorie de l'Acte de Parole (Speech Act Theory) de John Searle et John Austin :

  • Concept clé : Performativité du langage
  • Description : Austin et Searle ont développé la théorie des actes de parole, selon laquelle les énoncés ne servent pas seulement à décrire la réalité mais peuvent également accomplir des actions (comme promettre, ordonner, questionner). Cette théorie distingue entre les locutions (le contenu linguistique), les illocutions (l'acte accompli par l'énonciation), et les perlocutions (les effets de l'énonciation sur l'interlocuteur).
  • Impact sur Kerbrat-Orecchioni : Elle utilise cette théorie pour analyser comment les énonciations peuvent effectuer des actions et influencer les relations interpersonnelles.

4. Théorie de la Déixis :

  • Concept clé : Références contextuelles
  • Description : La déixis concerne les expressions qui nécessitent un contexte pour être interprétées correctement, comme les pronoms déictiques ("je", "tu"), les adverbes de temps et de lieu ("ici", "maintenant"), et les démonstratifs ("ce", "cette").
  • Impact sur Kerbrat-Orecchioni : L'analyse de la déixis permet de comprendre comment les locuteurs situent leurs énoncés dans un contexte spatio-temporel et relationnel spécifique, soulignant ainsi la subjectivité et l'interaction entre locuteur et interlocuteur.

5. Sémiotique de Charles Sanders Peirce et Ferdinand de Saussure :

  • Concept clé : Système de signes
  • Description : La sémiotique est l'étude des signes et des systèmes de signification. Saussure a proposé une distinction entre le signifiant (la forme du signe) et le signifié (le concept qu'il représente), tandis que Peirce a développé une typologie des signes (icônes, indices, symboles).
  • Impact sur Kerbrat-Orecchioni : La sémiotique fournit un cadre pour analyser comment les énoncés fonctionnent comme signes dans des systèmes de communication, et comment ils véhiculent des significations subjectives.

 

    • Références à d'autres travaux ou auteurs influents dans le domaine.

1. Émile Benveniste :

  • Contribution : Benveniste est l'un des pionniers de la théorie de l'énonciation. Il a introduit des concepts essentiels tels que « la distinction entre discours et histoire, et l'idée que les pronoms personnels comme "je" et "tu" sont les marqueurs de la subjectivité dans le langage. Kerbrat-Orecchioni utilise ses théories pour explorer comment les locuteurs expriment leur point de vue personnel à travers le langage.[4] »

2. John Austin :

  • Contribution : Austin a développé la théorie des actes de parole, distinguant entre les locutions « (le contenu linguistique de l'énoncé), les illocutions (l'acte accompli par l'énoncé), et les effets de l'énoncé sur l'interlocuteur [5]». Kerbrat-Orecchioni s'appuie sur ces concepts pour analyser comment les énonciations accomplissent des actions et influencent les interactions sociales ».

3. John Searle :

  • Œuvre Principale : "Speech Acts: An Essay in the Philosophy of Language" (1969)
  • Contribution : Searle a étendu la théorie des actes de parole d'Austin, en introduisant « des catégories spécifiques d'actes illocutoires et en soulignant l'importance des conditions de félicité pour la réussite des actes de parole. Les travaux de Searle permettent à Kerbrat-Orecchioni de détailler les conditions sous lesquelles les énonciations réussissent à accomplir leurs intentions communicatives [6]».

 

4. Roman Jakobson :

  • Contribution : Jakobson a proposé une théorie des fonctions du langage, identifiant « six fonctions principales (référentielle, émotive, conative, phatique, métalinguistique et poétique)[7] ». Kerbrat-Orecchioni intègre ces fonctions pour analyser les différentes dimensions de l'énonciation et comment elles expriment la subjectivité du locuteur.

III. Axe 2 : La Subjectivité dans le Langage

  1. Concept de subjectivité
    • Comment la subjectivité est-elle définie et abordée dans le chapitre ?

Conçue restrictivement, la linguistique de l’énonciation ne s’intéresse qu’à l’un des paramètres constitutifs du CE : le locuteur-scripteur. Telle est l’attitude descriptive que nous adopterons ici, en ce qui concerne du moins la plus grande partie de notre étude. Dans cette perspective restreinte, nous considérerons comme faits énonciatifs les traces linguistiques de la présence du locuteur au sein de son énoncé, les lieux d’inscription et les modalités d’existence de ce qu’avec Benveniste nous appellerons « la subjectivité dans le langage ». Nous nous intéresserons donc aux seuls unités « subjectives » (qui constituent un sous-ensemble des unités « énonciatives »), porteuses d’un « subjectivème » (cas particulier d’énonciatème) Cette subjectivité est omniprésente : tous ses choix impliquent le locuteur – mais à des degrés divers. Notre hypothèse de travail sera que certains faits linguistiques sont de ce point de vue plus pertinents que d’autres ; notre but, de localiser et circonscrire ces points d’ancrage les plus voyants de la subjectivité langagière.

o   Rôle du locuteur et de l'interlocuteur dans la communication subjective.

Dans le domaine de la linguistique pragmatique, le rôle du locuteur et de l'interlocuteur dans la communication subjective est crucial pour comprendre comment la subjectivité se manifeste à travers le langage. Voici quelques points généraux basés sur des principes linguistiques et pragmatiques :

Rôle du Locuteur :

1.     Expression de la Subjectivité : Le locuteur utilise le langage pour exprimer ses opinions, ses sentiments, ses émotions et ses attitudes personnelles. Cela inclut l'utilisation de marqueurs de subjectivité tels que les modalisateurs (comme "je pense que", "à mon avis"), les émotions exprimées à travers le ton et l'intonation, ainsi que le choix de mots chargés affectivement.

2.     Choix Linguistiques : Le locuteur fait des choix linguistiques qui reflètent sa perspective personnelle et sa position sociale. Par exemple, l'utilisation de pronoms personnels (comme "je", "tu", "nous") et de déictiques (comme "ici", "maintenant") ancre l'énoncé dans le point de vue du locuteur.

3.     Intentions Communicatives : Le locuteur utilise le langage pour atteindre des objectifs communicatifs spécifiques, influencés par ses intentions, ses attentes et ses perceptions de l'interlocuteur. Ces intentions peuvent inclure persuader, convaincre, informer, émouvoir, etc.

Rôle de l'Interlocuteur :

1.     Réception et Interprétation : L'interlocuteur joue un rôle clé dans la réception et l'interprétation du discours subjectif du locuteur. Il analyse les indices linguistiques, paraverbaux et contextuels pour déduire la signification et les intentions du locuteur.

2.     Co-Construction du Sens : La communication subjective implique souvent une co-construction du sens entre le locuteur et l'interlocuteur. Cela se produit à travers des interactions verbales et non verbales qui ajustent et adaptent la compréhension mutuelle tout au long de l'échange.

3.     Inférences et Compréhension : L'interlocuteur fait des inférences sur la base des indices fournis par le locuteur, tenant compte du contexte de la communication et de sa connaissance partagée avec le locuteur. Cette compréhension subjective peut être influencée par des facteurs culturels, sociaux et situationnels.

 

  1. Éléments linguistiques de la subjectivité

o   Pronoms personnels (je, tu, etc.).

Les pronoms personnels, comme "je", "tu", "il/elle", etc., sont des éléments linguistiques fondamentaux qui marquent la perspective subjective du locuteur dans un énoncé. Voici quelques aspects clés de leur utilisation :

1.     Indication de l'Identité et du Point de Vue : Les pronoms personnels indiquent directement l'identité du locuteur et des personnes impliquées dans l'interaction. Par exemple, "je" renvoie au locuteur lui-même, tandis que "tu" s'adresse à l'interlocuteur.

2.     Expression de la Subjectivité : L'utilisation de pronoms personnels permet au locuteur d'exprimer sa subjectivité en inscrivant son point de vue personnel dans le discours. Par exemple, "je pense que" introduit une déclaration qui est clairement liée à l'opinion ou à la croyance personnelle du locuteur.

3.     Implications Sociales et Relationnelles : Le choix des pronoms personnels peut également refléter les relations sociales et les dynamiques interpersonnelles entre locuteur et interlocuteur. Par exemple, l'emploi du "nous" peut signaler une identification collective ou une inclusion de l'interlocuteur dans le discours du locuteur.

4.     Marqueurs de la Présence et de l'Implication : Les pronoms personnels ne sont pas simplement des termes grammaticaux mais fonctionnent comme des marqueurs de la présence et de l'implication du locuteur dans le discours. Ils peuvent influencer la tonalité émotionnelle et la perspective générale de l'énoncé.

Exemples d'Utilisation :

  • "Je pense que cette décision est juste." : Le pronom «je» indique que l'énoncé exprime l'opinion personnelle du locuteur.
  • "Tu devrais essayer cette méthode." : Le pronom "tu" s'adresse directement à l'interlocuteur, impliquant une recommandation personnelle.
  • "Nous avons réussi à atteindre nos objectifs." : Le pronom "nous" inclut le locuteur et peut indiquer une participation collective ou une relation coopérative avec l'interlocuteur.

 

o   Temps verbaux (présent, passé, futur).

Les temps verbaux, tels que le présent, le passé et le futur, jouent un rôle crucial dans la manière dont la subjectivité est exprimée à travers le langage. Voici comment ces temps peuvent être interprétés en lien avec la subjectivité :

  1. Présent :
    • Usage : Le présent est souvent utilisé pour décrire des actions ou des états perçus comme actuels ou habituels.
    • Implication Subjective : Utiliser le présent peut donner une impression de proximité ou de réalité immédiate, renforçant ainsi l'engagement subjectif du locuteur avec l'énoncé. Par exemple, "Je crois que c'est une bonne idée" utilise le présent pour exprimer une croyance personnelle actuelle.
  2. Passé :
    • Usage : Le passé est utilisé pour décrire des événements ou des situations qui ont déjà eu lieu.
    • Implication Subjective : L'utilisation du passé peut indiquer une distance temporelle ou émotionnelle par rapport à l'événement décrit. Cela peut refléter la réflexion subjective du locuteur sur des expériences passées, influençant ainsi l'interprétation de l'énoncé par l'interlocuteur.
  3. Futur :
    • Usage : Le futur est utilisé pour décrire des actions ou des états qui sont projetés dans le temps à venir.
    • Implication Subjective : L'emploi du futur peut impliquer des anticipations, des intentions ou des prédictions personnelles du locuteur. Cela peut exprimer des perspectives subjectives sur des événements à venir, influençant ainsi la perception de l'interlocuteur.

 

o   Modalités et modalisateurs (certain, peut-être, etc.).

Les modalités et les modalisateurs sont des éléments linguistiques qui jouent un rôle crucial dans l'expression de la subjectivité et des attitudes personnelles dans le langage. Bien que je n'aie pas un accès direct au texte spécifique de Catherine Kerbrat-Orecchioni sur ce sujet, je peux vous fournir une explication générale basée sur les principes linguistiques :

Modalités et Modalisateurs :

Les modalités se réfèrent à la manière dont le locuteur exprime son degré de certitude, de possibilité, ou d'obligation concernant l'énoncé. Les modalisateurs sont des mots ou des expressions qui servent à marquer ces modalités. Voici quelques exemples et explications :

1.     Modalités Épistémiques :

    • Certitude : Exprimée à travers des modalisateurs comme "certainement", "sans doute", "évidemment". Par exemple, "Il est certain que la réunion aura lieu demain."
    • Incertitude : Indiquée par des termes comme "peut-être", "probablement", "il se pourrait que". Par exemple, "Il se peut que nous ayons une réponse aujourd'hui."

2.     Modalités Déontiques :

    • Obligation : Exprimée à travers des modalisateurs comme "doit", "devrait", "il est nécessaire que". Par exemple, "Il faut que vous soyez présent à la réunion."
    • Permission : Marquée par des expressions telles que "peut", "est autorisé à", "il est permis de". Par exemple, "Vous pouvez partir une fois que vous avez terminé."

Implications Subjectives :

  • Les modalisateurs permettent au locuteur d'exprimer son opinion, ses croyances ou ses émotions par rapport à ce qu'il dit.
  • Ils peuvent indiquer le degré de confiance ou d'incertitude du locuteur concernant les informations qu'il transmet.
  • Ils influencent la manière dont l'énoncé est perçu par l'interlocuteur, en ajoutant des nuances et en précisant les intentions communicatives du locuteur.

 

IV. Axe 3 : Analyse des Exemples et Illustrations

  1. Exemples utilisés par l'auteur
    • Quels types d'exemples sont présentés pour illustrer les concepts ?

Il va de soi que toute unité lexicale est, en un sens, subjective, puisque les « mots » de la langue ne sont jamais que des symboles substitutifs et interprétatifs des « choses ». Contre l’illusion « isomorphiste » et « décalcomaniaque » (il existerait, antérieurement au langage, un monde tout découpé en objets distincts, l’activité dénominative consistant simplement à coller des étiquettes signifiantes sur ces objets préexistants), la linguistique répète et démontre qu’en aucune manière les productions discursives qu’autorisent les langues ne sauraient fournir un quelconque « analogon » de la réalité, puisqu’elles découpent à leur manière l’univers référentiel, imposent une « forme » particulière à la « substance » du contenu, organisent le monde, par « abstraction généralisante », en classes de dénotés, sur la base d’axes sémantiques partiellement arbitraires, et qu’elles « programment » ainsi de façon contraignante les comportements perceptifs et descriptifs de la communauté parlante : « Nous découpons la nature selon les lignes établies par notre langue [...] ; en fait, il nous est impossible de parler sans souscrire au mode d’organisation et de classification du donné que cet accord a décrété [...]. Aucun individu n’est libre de décrire la nature avec une impartialité absolue, mais contraint au contraire à certains modes d’interprétation alors même qu’il se croit le plus libre » (B. Lee Whorf ).

    • Analyse de quelques exemples clés.

Pour effectuer le repérage des unités qu’il nous semble légitime de considérer comme subjectives, nous nous fierons avant tout, il faut l’avouer sans ambages, à notre propre intuition, intuition que l’on peut éventuellement étayer sur des constatations (car il serait abusif de parler à ce sujet de « critères ») telles que :

 

  • À la différence des termes objectifs, dont la classe dénotative a des contours relativement stables, celle des termes subjectifs est un ensemble flou : l’appartenance d’un x à la classe des professeurs, des célibataires, des anciens combattants, ou même des objets jaunes, est admise ou rejetée plus unanimement, et peut se vérifier plus facilement, que son appartenance à la classe des imbéciles, ou des beaux objets.

 

  •  Soit encore l’énoncé suivant (produit par un étranger s’essayant au français) : « Vous êtes bien jolie. Votre robe est rouge. » De ces deux phrases, la première est perçue comme beaucoup plus « normale » que la seconde, qui produit immanquablement l’effet d’une de ces phrases artificielles que l’on rabâche quand on apprend une langue étrangère. C’est que lorsqu’elles prédiquent à propos d’objets présents dans la situation de communication, les expressions objectives, à la différence des expressions subjectives qui, elles, « ne vont pas de soi », sont dénuées de toute valeur informative - sauf lorsqu’elles sont insérées dans un contexte argumentatif spécifique, qui vient suspendre l’application de la « loi d’informativité » : ainsi l’énoncé précédent peut-il à la rigueur se justifier dans l’interprétation « vous êtes bien jolie, car votre robe est rouge, et que le rouge vous va bien ».

 

  1. Pertinence des illustrations
    • Comment ces exemples contribuent-ils à la compréhension des concepts théoriques ?

Les exemples donnés par Catherine Kerbrat-Orecchioni dans cet extrait illustrent plusieurs concepts théoriques importants en linguistique pragmatique, notamment ceux liés à l'énonciation, à la subjectivité et à l'informativité. Voici comment ces exemples contribuent à la compréhension des concepts théoriques :

Concepts Théoriques Illustrés :

1.     Énonciation et Subjectivité :

    • L'exemple montre comment l'appréciation esthétique ("Vous êtes bien jolie") est perçue comme plus naturelle et appropriée dans une situation de communication que l'énoncé objectif sur la couleur de la robe ("Votre robe est rouge").
    • Cela souligne la manière dont les jugements personnels et les expressions subjectives (comme l'appréciation esthétique) sont intégrés naturellement dans le discours quotidien, contrastant avec les énoncés objectifs qui peuvent sembler artificiels ou déplacés s'ils ne sont pas contextualisés correctement.

2.     Loi d'Informativité :

    • L'extrait fait référence à la "loi d'informativité", qui stipule que les énoncés doivent être informatifs pour être considérés comme pertinents dans la communication. Les énoncés objectifs, comme "Votre robe est rouge", sont souvent perçus comme dénués d'informations pertinentes à moins d'être intégrés dans un contexte argumentatif ou informatif spécifique.
    • Cela montre comment le contexte et la pertinence communicative jouent un rôle crucial dans la manière dont les énoncés sont interprétés et évalués par les interlocuteurs.

Contribution à la Compréhension :

    • Contextualisation : Les exemples illustrent comment la compréhension des énoncés est conditionnée par le contexte communicatif et la manière dont les informations sont encodées linguistiquement.
    • Subjectivité vs Objectivité : Ils mettent en lumière la distinction entre expressions subjectives (jugements personnels, émotions) et expressions objectives (observations neutres et factuelles), montrant comment la première est souvent plus naturelle et intégrée dans le discours quotidien.
    • Informativité et Pertinence : En discutant de la loi d'informativité, l'extrait souligne l'importance pour les locuteurs de rendre leurs énoncés pertinents et informatifs pour leurs interlocuteurs, en évitant ainsi l'écueil des énoncés qui semblent artificiels ou hors contexte.

 

    • Discussion sur l'efficacité pédagogique des illustrations.

Les illustrations utilisées par Catherine Kerbrat-Orecchioni, telles que celles discutées dans l'extrait précédent, jouent un rôle important non seulement dans la démonstration des concepts théoriques en linguistique pragmatique, mais également dans leur efficacité pédagogique. Voici quelques points clés pour discuter de leur efficacité :

Points Positifs :

1.     Clarté des Concepts :

    • Les exemples concrets permettent une application directe des concepts théoriques abstraits à des situations de communication réelles. Cela aide les étudiants à saisir plus facilement les principes de l'énonciation, de la subjectivité et de l'informativité en voyant comment ils se manifestent dans des dialogues ou des échanges quotidiens.

2.     Contextualisation :

    • Les illustrations contextualisées montrent comment les règles linguistiques et pragmatiques s'appliquent dans des interactions spécifiques. Cela aide les apprenants à comprendre non seulement ce qui est dit, mais aussi pourquoi et comment ces choix linguistiques influencent la communication.

3.     Réflexion Critique :

    • En discutant des exemples comme celui du compliment sur l'apparence par rapport à l'observation sur la couleur d'une robe, les étudiants sont encouragés à réfléchir sur les normes culturelles, les attentes sociales et les implications pragmatiques de différentes formes d'énonciation. Cela favorise une réflexion critique et une analyse approfondie.

Points à Considérer :

1.     Complexité Potentielle :

    • Certaines illustrations peuvent être complexes et nécessiter une explication détaillée pour être pleinement comprises. Il est crucial que les exemples utilisés soient choisis avec soin pour correspondre au niveau de compréhension des apprenants et éviter toute confusion.

2.     Variété d'Exemples :

    • Pour une efficacité maximale, il est bénéfique d'inclure une variété d'exemples qui couvrent différents contextes culturels, situations communicatives et types d'énonciation. Cela permet aux apprenants de développer une compréhension plus complète et nuancée des concepts enseignés.

3.     Application Pratique :

    • Les illustrations doivent être présentées de manière à ce que les apprenants puissent les appliquer dans leurs propres interactions langagières et les utiliser pour analyser et améliorer leur propre communication. Cela renforce leur apprentissage en le rendant pertinent et directement applicable.

 

V. Axe 4 : Critique et Commentaire Personnel

  1. Points forts du chapitre
    • Clarté et rigueur de l'exposition.

Les points forts que l’auteur propose dans le premier chapitre sont comme suit :

· Problématique de l'énonciation :

  • Catherine Kerbrat-Orecchioni explore les défis et les questions soulevées par le processus de production et d'interprétation du langage, en mettant l'accent sur les aspects subjectifs et contextuels de la communication.

· Communication linguistique :

  • Elle examine comment le langage est utilisé pour transmettre des messages et interagir avec autrui, en tenant compte des implications pragmatiques et sociales de l'énonciation.

· Modèles de production et d'interprétation :

  • L'auteur analyse les mécanismes par lesquels les locuteurs créent des énoncés et comment ces énoncés sont compris par les interlocuteurs, en intégrant des modèles théoriques pour expliquer ces processus.

· Énonciation « restreinte » vs « étendue » :

  • Elle distingue entre l'énonciation restreinte, qui se concentre sur l'énoncé lui-même, et l'énonciation étendue, qui prend en compte le contexte et les intentions du locuteur pour interpréter pleinement le sens des énoncés.

 

    • Innovations théoriques ou méthodologiques.

La légitimité des ambitions de la linguistique du discours, dont ce texte constitue une manière de charte, n’est pas encore reconnue par tous. Bien plus, les tenants de cette linguistique sont loin de s’accorder sur la voie à emprunter pour mener à bien son édification. Il n’est pas question de passer ici en revue les différentes procédures descriptives, plus ou moins ambitieuses, plus ou moins formalisées, proposées par tel ou tel. Contentons-nous de signaler qu’on a souvent l’impression troublante qu’un choix nous est proposé entre des modèles rigoureux mais peu fructueux, et des analyses excitantes mais fondées sur des procédures si floues qu’elles sont difficilement reproductibles ; et qu’en tout état de cause, aucune « théorie globale » satisfaisante, aucun « modèle intégrateur » de cette composante « énonciative », « pragmatique », ou « rhétorique » (selon les terminologies et les perspectives descriptives) ne se profilent encore sur la scène linguistique. On considère parfois que deux gestes « fondateurs », celui de Saussure (pour qui la linguistique reste fondamentalement une linguistique du mot), et celui de Chomsky (qui l’étend et la restreint à l’unité-phrase), ont ponctué l’histoire de la linguistique moderne. L’attitude théorique de Chomsky, Pierre Bourdieu (1975, p. 23) la dénonce en ces termes : « En excluant toute relation entre les fonctions des expressions linguistiques et leurs propriétés structurales, en privilégiant les propriétés formelles de la grammaire au détriment des contraintes fonctionnelles, la structure par rapport à l’usage, la cohérence interne du discours, considéré comme recevable aussi longtemps qu’il n’est pas absurde, c’est-à-dire dans cette logique purement formaliste "non grammatical", au détriment de l’adaptation à la situation, qui, lorsqu’elle fait défaut, peut jeter dans l’absurde les discours les plus cohérents, Chomsky succombe à l’illusion éternelle du grammairien qui oublie que la langue est faite pour être parlée, qu’il n’y a de discours que pour quelqu’un et dans une situation : il ne connaît et ne reconnaît (au moins implicitement) que le discours sans fin et à toutes fins, et la compétence inépuisable qui suffit à le rendre possible, discours qui est bon pour toutes les situations parce que réellement adapté à aucune... » Il semble bien en effet que la position « immanentiste » d’un Chomsky ne soit plus aujourd’hui tenable. Et que même si la linguistique n’a pas encore trouvé son « troisième fondateur », même si les déclarations précédentes (et nous aurions pu aisément en allonger la liste) tiennent autant du vœu pieux que de l’énoncé programmatique, elles constituent à coup sûr autant de « signes d’une mutation ».

  1. Aspects discutables ou à approfondir

 

    • Éventuelles limites ou critiques des arguments présentés.

Catherine Kerbrat est une chercheuse et linguiste renommée, spécialisée dans l'analyse de la conversation et la pragmatique linguistique. Voici quelques aspects discutables ou à approfondir concernant son travail :

  1. Analyse de la conversation : Kerbrat explore en profondeur comment les interactions verbales se déroulent, notamment à travers l'étude des tours de parole, des pauses et des stratégies conversationnelles.
  2. Pragmatique linguistique : Elle examine comment le contexte influence la signification des énoncés, ainsi que l'utilisation des implicites et des actes de langage.
  3. Études contrastives : Elle compare souvent les pratiques conversationnelles dans différentes cultures ou langues, mettant en lumière les variations et les similitudes.
  4. Approche théorique : Son travail est ancré dans une approche interdisciplinaire, combinant la linguistique, la sociologie et parfois la psychologie pour comprendre la communication humaine.
  5. Implications pratiques : Ses recherches ne se limitent pas à l'académique ; elles ont également des implications pour les domaines tels que l'enseignement des langues, la communication interculturelle et la résolution de conflits.

Ces points offrent une base solide pour explorer plus en détail les contributions significatives de Catherine Kerbrat à la compréhension de la communication humaine à travers le prisme linguistique.

    • Suggestions pour des recherches ou lectures complémentaires.

Voici quelques suggestions de lectures complémentaires et de domaines de recherche connexes à explorer concernant Catherine Kerbrat :

  1. L'analyse conversationnelle :
    • "Analyzing Conversation Analysis: Theoretical and Ethnographic Perspectives" par Robin Wooffitt.
    • "Conversation Analysis and Second Language Pedagogy: A Guide for ESL/EFL Teachers" par Jean Wong.
  2. Pragmatique linguistique :
    • "Pragmatics: An Introduction" par Jacob L. Mey.
    • "Handbook of Pragmatics" édité par Laurence R. Horn et Gregory Ward.
  3. Communication interculturelle :
    • "Intercultural Communication: A Contextual Approach" par James W. Neuliep.
    • "Culture and Language Use" par Gunther Kress et Theo van Leeuwen.
  4. Approches théoriques en linguistique :
    • "Speech Acts: An Essay in the Philosophy of Language" par John Searle.
    • "Principles of Pragmatics" par Geoffrey Leech.
  5. Applications pratiques et éducation :
    • "Teaching and Learning Pragmatics: Where Language and Culture Meet" par Noriko Ishihara et Andrew D. Cohen.
    • "Language and Social Interaction" par Robert Hopper et J. Maxwell Atkinson.

Ces suggestions devraient fournir une base solide pour approfondir les concepts abordés par Catherine Kerbrat et explorer d'autres perspectives dans le domaine de la linguistique et de la communication.

 

  1. Réflexions personnelles
    • Impact de la lecture sur votre compréhension de l'énonciation.

La lecture sur l'énonciation, particulièrement influencée par les travaux de chercheurs comme Catherine Kerbrat-Orecchioni, a profondément enrichi ma compréhension de la communication humaine. Voici quelques réflexions personnelles sur son impact :

1.     Sensibilité aux nuances : Les études sur l'énonciation m'ont sensibilisé aux subtilités du langage et à la manière dont elles influencent la signification des messages. Je suis plus attentif aux contextes, aux implicites et aux intentions communicatives derrière les mots.

2.     Dynamique des interactions : Comprendre les concepts comme les tours de parole, les actes de langage et les stratégies conversationnelles m'a aidé à percevoir les interactions sociales comme des processus dynamiques et co-construits. Cela m'a permis de mieux interpréter les échanges quotidiens et professionnels.

3.     Application pratique : Cette compréhension a des implications directes dans divers contextes, tels que l'enseignement des langues, la médiation interculturelle et même la résolution de conflits. Je suis plus conscient des malentendus potentiels et des moyens d'améliorer la clarté et l'efficacité de la communication.

4.     Interdisciplinarité : Les travaux sur l'énonciation m'ont également encouragé à explorer les intersections entre la linguistique, la psychologie sociale et la sociologie, enrichissant ainsi ma perspective sur la manière dont le langage reflète et façonne la société.

En résumé, la lecture sur l'énonciation a non seulement élargi mes connaissances académiques mais a également affiné ma capacité à analyser et à participer activement aux échanges langagiers, enrichissant ainsi mes interactions personnelles et professionnelles.

 

    • Applications potentielles des concepts dans d'autres contextes.

Les concepts liés à l'énonciation et à la pragmatique linguistique, tels que ceux développés par Catherine Kerbrat-Orecchioni, ont des applications variées dans de nombreux autres contextes. Voici quelques exemples d'applications potentielles :

  1. Enseignement des langues :
    • Développement des compétences communicatives : Utiliser des notions comme les actes de langage et les implicites pour enseigner aux apprenants comment adapter leur langage et comprendre les intentions derrière les énoncés.
    • Pratique de la conversation : Structurer des activités basées sur l'analyse conversationnelle pour améliorer la fluidité et la compréhension dans les dialogues réels.
  2. Communication interculturelle :
    • Sensibilité aux contextes culturels : Les concepts de l'énonciation aident à décoder les différences culturelles dans les styles de communication, facilitant ainsi une meilleure adaptation et compréhension mutuelle.
    • Gestion des malentendus : Enseigner des stratégies de clarification et de négociation basées sur la pragmatique pour surmonter les barrières culturelles dans la communication.

 

  1. Médiation et résolution de conflits :
    • Analyse des discours conflictuels : Utiliser l'analyse conversationnelle pour comprendre les dynamiques de pouvoir et les tensions dans les interactions conflictuelles, facilitant ainsi des processus de médiation plus efficaces.
    • Amélioration de la communication interpersonnelle : Enseigner des compétences de communication basées sur la pragmatique pour promouvoir la résolution constructive des conflits.
  2. Communication professionnelle :
    • Négociation et persuasion : Appliquer les théories des actes de langage pour comprendre comment formuler des demandes et des arguments de manière plus persuasive et efficace.
    • Leadership et gestion : Utiliser la compréhension des stratégies conversationnelles pour améliorer la gestion d'équipes et la prise de décision en contexte professionnel.
  3. Analyse des discours médiatiques et politiques :
    • Décodage des discours politiques : Appliquer la pragmatique pour analyser les discours politiques et médiatiques, révélant les intentions sous-jacentes et les stratégies rhétoriques utilisées.
    • Étude des représentations sociales : Utiliser les outils de l'analyse conversationnelle pour étudier la construction et la diffusion des représentations sociales à travers les discours médiatiques.

Ces applications montrent comment les concepts théoriques de l'énonciation et de la pragmatique peuvent être utilisés de manière pratique dans une gamme variée de domaines, enrichissant ainsi la compréhension et la gestion des interactions humaines dans des contextes divers.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

VI. Conclusion

 

Pour conclure notre mémoire sur les axes développés autour de l'énonciation et de la pragmatique linguistique, il est crucial de souligner l'importance de ces concepts dans la compréhension et la gestion des interactions humaines. En explorant les travaux de chercheurs comme Catherine Kerbrat-Orecchioni, nous avons découvert comment l'analyse fine des énoncés, des actes de langage et des stratégies conversationnelles enrichit notre perception de la communication quotidienne et professionnelle.

La pragmatique linguistique nous offre un cadre pour interpréter non seulement ce qui est dit, mais aussi comment et pourquoi cela est dit dans des contextes spécifiques. Elle nous sensibilise aux implicites culturels et sociaux qui façonnent la signification des messages, facilitant ainsi une communication plus efficace et harmonieuse, particulièrement dans des environnements interculturels et multilingues.

Les applications pratiques des concepts de l'énonciation sont vastes et variées, allant de l'enseignement des langues à la médiation des conflits, en passant par la communication politique et professionnelle. Elles montrent comment une compréhension approfondie des dynamiques conversationnelles peut non seulement améliorer les compétences communicatives individuelles, mais aussi contribuer à des interactions sociales et professionnelles plus inclusives et empathiques.

En regardant vers l'avenir, une question demeure : comment pouvons-nous utiliser ces connaissances pour promouvoir une communication interpersonnelle plus juste et transparente dans un monde de plus en plus connecté et diversifié ? Cette question ouverte invite à explorer de nouvelles avenues de recherche et à développer des pratiques éducatives et professionnelles qui intègrent pleinement les insights de la pragmatique linguistique pour répondre aux défis contemporains de la communication globale.

En conclusion, l'étude de l'énonciation et de la pragmatique linguistique élargit notre horizon sur la nature complexe et dynamique du langage humain, offrant des outils essentiels pour naviguer avec succès dans la diversité linguistique et culturelle du monde moderne.

 

 

 

 

 

 

 

 

VII. Bibliographie

 

L'énonciation : De la subjectivité dans le langage", Catherine Kerbrat-Orecchioni, chapitre 1.

 

L'énonciation : De la subjectivité dans le langage", Catherine Kerbrat-Orecchioni, chapitre 1.

 

L'énonciation : De la subjectivité dans le langage", Catherine Kerbrat-Orecchioni, chapitre 1.

 

"Problèmes de linguistique générale" (1966, 1974).

 

"How to Do Things with Words" (1962).

 

"Speech Acts: An Essay in the Philosophy of Language" (1969).

 

"Linguistics and Poetics" (1960).



[1] "L'énonciation : De la subjectivité dans le langage", Catherine Kerbrat-Orecchioni, chapitre 1.

[2] "L'énonciation : De la subjectivité dans le langage", Catherine Kerbrat-Orecchioni, chapitre 1.

[3] L'énonciation : De la subjectivité dans le langage", Catherine Kerbrat-Orecchioni, chapitre 1.

[4] "Problèmes de linguistique générale" (1966, 1974)

[5]"How to Do Things with Words" (1962)

[6] "Speech Acts: An Essay in the Philosophy of Language" (1969)

[7] "Linguistics and Poetics" (1960)

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